Les catégories de médicaments les plus détournées
Certains types de médicaments sont particulièrement vulnérables au mésusage. Analysons les grandes catégories concernées.
1. Les opiacés et antalgique forts
Les opiacés, comme la morphine ou l'oxycodone, sont utilisés pour traiter des douleurs intenses. Malheureusement, ce sont aussi les médicaments les plus fréquemment détournés. Aux États-Unis, la crise des opioïdes a mis en lumière les graves conséquences de leur mésusage : dépendance, surdoses et décès massifs. En France, bien que la situation soit moins critique, des cas de consommation détournée d’opiacés comme le tramadol sont signalés.
Pourquoi ? Ces substances agissent directement sur les récepteurs cérébraux, provoquant un fort soulagement de la douleur, mais également des sensations de relaxation ou d’euphorie. Un usage récurrent en dehors de tout cadre médical peut rapidement entraîner une dépendance physique et psychologique.
2. Les benzodiazépines
Les benzodiazépines (comme le diazépam, l’alprazolam ou le lorazépam) sont des médicaments prescrits pour traiter l’anxiété, l’insomnie ou même certaines crises d’épilepsie. Cependant, ces molécules sont souvent utilisées en dehors des prescriptions pour leurs effets sédatifs et anxiolytiques.
Un danger sous-estimé : Les benzodiazépines ont un fort potentiel de dépendance. Leur sevrage peut engendrer des complications graves, notamment des crises d’angoisse importantes, des tremblements, ou encore des hallucinations. Ces médicaments sont particulièrement détournés par des personnes cherchant à calmer rapidement un état de stress intense ou à renforcer l’effet d’autres substances (alcool, cannabis, etc.).
3. Les stimulants amphétaminiques et apparentés
Certains stimulants, comme le méthylphénidate (connu sous le nom commercial de Ritaline), prescrit pour le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH), sont également sujets au détournement. Bien que leur usage médical soit strictement encadré, ces médicaments sont parfois consommés pour leurs effets stimulants sur le système nerveux central.
Les usages détournés incluent :
- Une recherche de gain de concentration (ex. : par des étudiants stressés durant les périodes d’examens).
- L’amélioration des capacités physiques ou éveils dans un cadre professionnel (par exemple, certaines professions exigeant une vigilance intense).
Ce mésusage peut entraîner une hyperstimulation, des troubles cardiovasculaires ou neurologiques, voire des comportements addictifs.
4. Les sirops codéinés
Les sirops à base de codéine, initialement indiqués pour calmer la toux, sont devenus un produit phare dans certaines cultures, notamment chez les jeunes. Associés à des sodas, ils créent une préparation connue sous le nom de "purple drank".
Outre leur caractère récréatif, ces sirops peuvent engendrer somnolence, ralentissement respiratoire, et même des comas si consommés en excès. En France, leur enregistrement nécessite désormais une ordonnance médicale, ce qui a limité leur accès, mais pas totalement leur détournement.